Cathy Caudart – accompagnatrice en montagne

Les Tamangs de Rasuwa

RASUWA

LES TAMANGS DE RASUWA Un itinéraire original et intéressant Ascension facultative d’un 5000  à la clé ! Un itinéraire original et intéressant s’étageant de 1400 à 5000 malt, déclinable du niveau moyen à sportif ++ selon les étapes et les multiples variantes choisies. La première partie se déroule dans une zone très peu fréquentée ouverte au tourisme depuis 2007 sous le nom de TAMANG HERITAGE TREK ( district Rasuwagadi). L’accueil est couleur locale dans les hameaux qui comptent peu de lodges. La seconde partie peut s’imaginer soit vers les lacs sacrés de Gosaïkunda ( cf : récit du séjour LANGTANG / GOSAIKUND avril 2010) soit, et ce fût cette fois mon choix, dans la somptueuse vallée de la Langtang khola, plus connue du tourisme. Cet itinéraire a l’avantage de permettre l’ascension facultative d’un 5000 mètres d’accès aisé, le Tsergo Ri. Il aura aussi eu le mérite de satisfaire notre curiosité par une échappée, et non des moindres, jusqu’à la frontière chinoise. J1 PATIENCE ET LONGUEUR DE TEMPS De la capitale à Syabrubensi ( 1460m) pas moins de 10 heures de bus et quelques imprévus. Peu après le départ, le bus casse une main de ressort de suspension ( c’est pas moi qui le devine … c’est Roland, que notre porteur appellera d’ailleurs « technical baje »). Le spectacle était dans le bus, il est désormais sous le bus. La pièce finit par être livrée sur place et le bus réparé. Plus rapide que la Poste, plus rapide qu’Amazone, plus souriant, plus photogénique. Nous chargeons et déchargeons passagers et provisions dont deux chèvres qui voyageront dans la soute à outils. Une véritable page de la vie quotidienne. J2 : TATOPANI, OUI MAIS VRAIMENT TATO Syabrubensi ( 1460) / Pajung ( 1900)/ Tatopani ( 2280) / en 5hs. Faute de temps nous ne ferons pas étape dans le très beau village tamang de Galtang, dont la visite reste recommandée. Nous empruntons sur quelques centaines de mètres la piste qui monte vers les mines de plomb et zinc de Somdang, puis bifurquons à gauche après le check post pour monter directement à Pajung ( 2h30). Là, les locaux ne parlent souvent que leur dialecte, le tamang. Un homme fera sa lessive aux pieds tout le temps qu’il nous faudra pour déguster notre premier thé du trek. Le tavernier nous présente une grenouille desséchée exposée sur la cheminée, et aussi plate qu’un pancake : « medecine ». Je réplique aussitôt que je me porte très bien ! La plupart des végétaux, le sang de yak, l’ail, et surtout l’eau chaude, tout est « medecine ». Il y a décidément beaucoup de gens malades dans ce pays … De Pajung une traversée de plus en plus ascendante conduit en 2h30 à Tatopani dans les champs d’orge. En face, Goljung, en bas Chilime avec son lac de barrage. A Tatopani, un bain ( « medecine » ) dans les eaux thermales très chaudes clôture notre première journée de trek. Tatopani, en effet, signifie eaux chaudes. J3 : ON Y VA / ON Y VA PAS / ON Y VA Tatopani ( 2280) / Nagthali ( 3150) en 2h45 / Thuman ( 2125) en 2h15 / Timure ( 1710) en 3h) La montée au point de vue de Nagthali, ancien lieu de retraite et de méditation des lamas, est régulière. De ce très bel alpage le Paldor ( 6011) et les Ganesh se dévoilent, à l’opposé le Langtang Lirung ( 7200) qui nous deviendra familier. Nagthali compte 3 lodges rudimentaires où une nuit méditative sous les étoiles serait envisageable. Une descente abrupte dans une forêt de rhodos en fleurs mène à Thuman ( 2125) annoncé par ses champs d’orge. La fête à la gompa ne nous retiendra pas, j’ai trop insisté auprès de Pasang ( son nom signifie « vendredi » et en plus, c’est vrai ! ) pour poursuivre jusqu’à Timure ( 1710), avant dernier village avant la frontière chinoise. On nous annonce 2h, il en faudra donc 3.Deux étapes en une, pardon Tendi, on ne le refera plus ( quoi que …). J4 : AU TIBET MYTHIQUE NOUS VOILA Timure ( 1710) / Ngadi ( 1750) en 45mn/ Timure en 45mn / Briddhim ( 2210) en 4h. Nous empruntons la route en construction qui depuis deux mois permet de relier la frontière chinoise depuis Syabrubensi, en 15kms, direction Kyirong ( Chine ). A la frontière, un immeuble blanc rutilant neuf de 4 étages dérange la vue dans ce décor de nature et de rusticité : un mirage ? « les baraquements de la police chinoise » expliquent les policiers Népalais qui, eux, suent à grosses gouttes sous une tôle rouillée mal soutenue par quatre piliers. Les photos ne sont autorisées que du côté népalais, ajoutent-ils avec humour. Je capte leur attention avec quelques questions dans mon mauvais népali, tandis que Stéphanie, espion secret, photographie le côté défendu. La construction de cette route utilise des moyens plus sophistiqués que celle des Annapurnas, creusée à la petite cuillère. Le tracé semble plus évident, l’altitude indéniablement plus basse. De retour à Timure, nous longeons encore la route vers aval avant de bifurquer à gauche pour monter raide à Briddhim ( 2210) en 4h avec une pause lunch dans un lodge accroché à flanc de coteau. Nous logerons dans un véritable intérieur tamang /sherpa, avec dégustation de « churpi » (fromage sec), momos, et thé tibétain obligatoire. La frontière avec la Chine est vraiment trop moche, je préfère vous montrer notre intérieur dans le lodge du soir. J5 : « MADE IN CHINA IS NOT GOOD » Briddhim ( 2210) / Khangjung ( 2230) en 1h / Sarku (2440) / passage à 2680 / Sherpagaon ( 2510) en 3h / Lama et Ghumnachok ( 2740) en 2h30 Un très long sentier balcon traverse plusieurs hameaux tamangs. Depuis Sarku où un groupe d’artisans Indiens travaille à la construction d’un grand lodge, il n’y a plus aucun village jusqu’à Sherpagaon, mais une splendide montée dans une forêt de rhodos en fleurs, de

Le Dolpo mythique

camp de base du Baga

Le Dolpo mythique Itinéraire classique 22 Népalais, 9 Francais de 12 à 64 ans, 15 jours de marche entre 2600 et 5100 mètres d ‘altitude très très loin au fin fond du DOLPO MYTHIQUE. Récit d’une fabuleuse aventure, entre autres familiale, en tout cas savamment préméditée.Si les moutons bleus étaient vraiment bleus, on les aurait repérés plus facilement …Si Liliane n’avait pas repris de la pizza aux petits pois…Si les mules savaient jouer aux cartes … Au pays de l’approximatif, de la magie et des démons, un expert-comptable peut facilement se transformer en trekkeur qui a son tour se transformera en yack blanc au bord de la Tarap et épousera la fille du sorcier au pied de la montagne de Crystal, a moins que l’accompagnatrice en montagne déguisée en chèvre bâtée ne se transforme en lampe à beurre. C’est ainsi que nous nous sommes envolés en avion affrété le jour prévu, étrange et inattendu, pour Juphal porte d’entrée au Dolpo, avec cependant le bagage de Bernadette en moins, voila qui correspond déjà mieux. La solidarité du groupe a largement compense les défaillances d’Aéroflotte. J1-2 Dunai A Dunai au point de départ du trek nous découvrons sur un petit écran totalement anachronique dans le décor la plupart des animaux présents dans le Parc National de Shey-Phoksumdo ( mouton bleu, ours noir de l’Himalaya, thar, léopard des neiges, vautours, etc ). Pendant ce temps l’équipe s’affine : 13 porteurs, 1 Naike, 1 cook, 4 kitchenboys, 2 sherpas, 1 guide local. Nous apprenons qu’une grève massive en basse vallée interdit en effet la montée des denrées à dos d’homme, les villageois manifestant contre l’invasion destructrice de récolteurs étrangers de cordyceps sinensis ( Yarsa Gumpa ). Cet insecte-plante très présent aux environs de Dho l’été s’échange à prix d’or sur les marches asiatiques. J3 Tarakot A Tarakot notre présence est un divertissement inespéré pour l’équipe de militaires qui a repris du service au check-post après les événements. Avec le silence des armes, les bâtiments brûlés sont patiemment reconstruits. Les étameurs nous font une haie d’honneur du son de leur marteau. J4 Lahini La quatrième et longue journée nous conduit à Lahini dans un délice de fleurs au fond de la gorge profonde et humide. Le ciel ne fait décidément aucun effort. Incident en chemin à Hatikot où Mireille, toujours suite à l’épisode inénarrable de la pizza aux petits pois … Je baptiserai ce lieu “Hélikot “ en mémoire de l’inoubliable rapatriement d’Yvette il y a quelques années. C’est en effet le seul endroit relativement ouvert le long de cette vallée encaissée, le seul endroit ou nous ayons pu envisager de poser un hélico. Nous continuons de remonter cette étonnant Tarap qui se plait à décliner tous les ocres, croisant au passage des caravanes de yacks et de chevaux race Mustang. J5 Chyur Pour notre 5ieme nuit nous nous installons à Chyur près d’un camp de nomades, et surtout tout près de l’eau. Ngawang se lèvera trois fois dans la nuit pour surveiller le niveau du torrent ! Cela n’empêchera pas quelque bestiole mal intentionnée de nous dérober le sacro-saint fromage qui aurait du faire tout le séjour. Les nomades relient régulièrement Chyur à Jomson via Dho en quatre journées ( Chyur / Dho/ Charka/ Sangda / Jomson ) pour y acheter à bas prix des marchandises chinoises de première nécessité ( cigarettes, bières, coca …) qu’ils revendront ensuite ici au bord du chemin pendant la saison de la Yarsa Gumpa. Ayant déjà relié Jomson à Sangda en deux interminables étapes, la résistance des nomades me laisse rêveuse. J6 Tarap Khola A l’aube du 6ieme jour, bonne nouvelle : le groupe dans son entier a fini de digérer la désormais fameuse pizza aux petits pois du J1. L’étape offre des vues splendides sur la sauvage et encaissée Tarap Khola, avec une végétation changeante au fur et a mesure que l’on gagne en altitude. Nous nous endormons deux heures en aval de Dho dans un site naturel impressionnant. Pas une étape classique pour le staff qui désormais connaît, et fait avec, ma façon de fonctionner. Le Népalais est carrément grégaire et peu enclin à l’originalité. Les porteurs sourient de ma décision. Trois d’entre eux rebroussent chemin après de bons et loyaux services, photo de groupe, pourboires et petits cadeaux. C’étaient ceux qui portaient le fromage… mangé par le renard.   J7 Dho Nous atteignons Dho, village le plus important de la Tarap et clou du spectacle, en milieu de matinée, au soleil, sans vent et sans peine. L’habitude veut qu’on y arrive la veille au soir, épuisés et vent de face. Je ne reviendrai pas sur l’attitude grégaire du Népalais, mais je me félicite. Nous observons moutons bleus (pseudois nayaur) et vautours, visitons la gompa et le village sous le prétexte de retrouver Bernadette, qui, elle, essaye de retrouver …L’après-midi sera festive : une grande manifestation Nyingma Pa réunit toute la vallée sur son 31 à la gompa de Tok Kyu. Un grand lama de Zhechen, arrivé la veille en hélico, nous fournit d’intéressantes explications. Nos porteurs, qui font du tourisme, Hari en tête, sont aussi de la partie. Nous voilà invités par les grands-mères à participer à la confection de la poudre magique qui sera ensuite distribuée à la foule à l’issue de la cérémonie. La poudre en question est censée éloigner les démons et guérir de tous les maux. Une grand-mère me demande de l’ aspirine (?). Le grand lama prêche sous la pluie dans l’indifférence générale. Il faut dire que Bernadette fait sensation : elle a enfin retrouvé … J8 : « Plus on monte, moins on se lave » (Liliane) Après une pause thé salé au beurre rance dans une tente nomade, bizutage des non initiés, nous rejoignons le low camp à 4200 mètres en 2h30 de marche seulement . Proximité de l’eau, toilettes et abri aménagés depuis mon dernier passage, donc facile pour l’équipe, et je n’y vois aucun inconvénient ; les nuits au high camp ( 47000 ) sont souvent plus

Trek dans la vallée de Nar Phu

Paysans dans rizière au Nar Phu

NAR PHU 18 jours de marche au Nepal Mon retour au Népal après une trêve de quatre années s’est présenté comme un sketch savamment organisé grâce à un casting parfait : les principaux protagonistes étaient absents. Nous sommes hors saison. Pas d’accueil comme prévu à l’aéroport. J’attends, je scrute l’horizon, les panneaux des agences, puis finis par demander de l’aide aux autres guides Népalais, rares, des autres agences, rares, mais qui tous ont la faculté de manier le portable aussi copieusement que moi, le balai. Le premier, au bout de plusieurs tentatives d’appels à l’agence, fermée à cette heure, m’avoue qu’ un corps l’attend pour la crémation, et me laisse dans les mains, plutôt sur le portable d’un autre. Il me laisse sa carte, au cas où … Où quoi ? Le second, lui, après plusieurs tentatives, me quitte avec son groupe au complet et son chauffeur, le bienheureux, me souhaitant bonne chance. Un chauffeur de taxi plus opiniâtre que les autres a finalement raison de mes arguments cartésiens, et décide de me conduire à mon hôtel, et on téléphonera plus tard. Là je retrouve un pays complètement délabré, tandis que j’avais quitté un des pays les plus pauvres du Monde : les rues de Bodnath sont impraticables dû à la boue qui forme des ornières impressionnantes, toutes les tuyauteries ont souffert du séisme d’il y a 18 mois. Les habitants rasent les murs, ou plutôt ce qu’il en reste, c’est à dire les tas de briques, certains ayant pris le parti de marcher avec des bottes en dépit de la chaleur ( les écoliers) , d’autres ont ôté leurs chaussures et piétinent dans la boue copieuse ( les porteurs et marchands). Il nous faudra pas moins d’une heure trente ( 6 kms) à tourner en rond pour localiser la nonnerie Dendrup que personne ne connaît mais que chacun insiste à situer dans un détour de chemin improbable. Car l’agence qui enfin a répondu, m’apprend que mon hôtel favori étant complet, je logerai à proximité. On m’a réservé, sans me connaître, une nonnerie. Prémonitoire  ? Obligatoire ? Peu à peu je retrouve mes habitudes, mais pas « mon » cordonnier, qui a probablement quitté son coin de rue pour un autre, au sec. Je vais manger un plat de légumes fris au resto tibétain, ce qui me permet de vérifier que les coussins ont quatre ans de crasse de plus qu’il y a quatre ans. Le thé est toujours aussi particulier, sous le portrait du Dalaï Lama qui inlassablement veille sur les étranges ingrédients de l’incomparable wangzi. Puis pour le café il faut chercher, et il faut de l’électricité. Alors je teste une autre terrasse avec vue sur le stupa en rénovation, ou en démolition, ou en construction, en tout cas recouvert d’un réseau des bambous ébouriffés en échafaudage. C’est la mousson : j’achète un parapluie dont on m’assure qu’il ne fera guère plus de 2 ou 3 jours, c’est la règle « made in China ». Je vais lui en demander 23. Ce soir depuis la nonnerie je suis aux premières loges, non pas pour le feu d’artifice, mais pour les incantations qu’elles s’époumonent à lancer vers le ciel. J’espère que la nuit, elles dorment enfin, les nonnes, car ce matin elles s’époumonaient sur le balcon en se poursuivant avec des boulettes de papier mâché, tandis que j’essayais de récupérer de ma nuit blanche dans l’avion. Boudha mon ami, aide moi s’il te plaît pour la suite. J1 : Bodnath J1 Bodnath Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Sa Sainteté le Dalaï Lama, me chuchote – t-on à l’oreille. Mais est-ce cela qui justifie la présence de la Police Népalaise en grand nombre dans les rues de Bodnath ? Il semblerait que oui, me chuchote-t-on toujours. Je finis par comprendre quand le réceptionniste de la Guest House m’explique que depuis peu la communauté tibétaine en exil n’a plus le droit de festoyer en public pour l’anniversaire de son maître spirituel, le gouvernement Népalais dans le souci de respecter les susceptibilités de la Chine ayant interdit toute manifestation de joie dans le pays. Bodnath étant la plus grande concentration de réfugiés Tibétains au Népal, est aujourd’hui sous contrôle : matraques, casques, mitraillettes, boucliers. Pas longtemps. Une heure ou deux après s’être installés autour du stupa et aux portes des monastères, la Police s’assoupit, regarde passer les filles, déjeune dans les petits restos tibétains, et la vie reprend son cours ! Sans festivités cependant. Tenzig Gyatso a 82 ans aujourd’hui, happy birthday ! La fête se fera dans les familles, les Tibétaines se sont parées de leurs plus beaux atours, et on a toujours le droit de tourner tourner tourner autour du stupa. En silence. Il y a plusieurs années j’avais ici assisté à l’anniversaire de la naissance du Boudha, sa représentation était promenée autour du stupa sur un camion décoré à la façon d’un sapin de Noël, il était encore permis de fêter l’évènement en public. Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Sa Sainteté le Dalaï Lama, me chuchote – t-on à l’oreille. Mais est-ce cela qui justifie la présence de la Police Népalaise en grand nombre dans les rues de Bodnath ? Il semblerait que oui, me chuchote-t-on toujours. Je finis par comprendre quand le réceptionniste de la Guest House m’explique que depuis peu la communauté tibétaine en exil n’a plus le droit de festoyer en public pour l’anniversaire de son maître spirituel, le gouvernement Népalais dans le souci de respecter les susceptibilités de la Chine ayant interdit toute manifestation de joie dans le pays. Bodnath étant la plus grande concentration de réfugiés Tibétains au Népal, est aujourd’hui sous contrôle : matraques, casques, mitraillettes, boucliers. Pas longtemps. Une heure ou deux après s’être installés autour du stupa et aux portes des monastères, la Police s’assoupit, regarde passer les filles, déjeune dans les petits restos tibétains, et la vie reprend son cours ! Sans festivités cependant. Tenzig Gyatso a 82 ans aujourd’hui, happy birthday ! La fête se fera dans les familles, les

Le Lamjung Himal

Les balcons secrets du Lamjung Himal Une trek insolite au Nepal Kartik 14, 2075 (Novembre 2018) : 18 Népalais, 5 Français, 11 nuits sous tente, 2 en lodge, 4200m altitude max, bien mélanger le tout jusqu’à parfaite émulsion, parfumer d’un zeste d’exploration, et on obtient un trek tout à fait insolite et jamais réalisé au pied du Lamjung Himal ! De la rencontre de l’ethnie gurung, qui peuple cette zone oubliée du tourisme au sud de la chaîne des Annapurnas, il restera aussi le souvenir de forêts profondes de rhododendrons et de lianes obscures, de points de vue tous plus spectaculaires les uns que les autres sur les géants de glace, et ce à chaque jour de marche ! Il restera encore l’image douce de ces villages gurungs typiques vivant en quasi autarcie depuis la nuit des temps. Le tout sera assaisonné d’une bonne dose d’isolement, de quoi rehausser le goût de l’exploration, puisque tel était l’effet souhaité. J1 Arrivée Kathmandu Ou plutôt Bodnath, pour une entrée en matière au pied du plus grand stupa d’Asie du sud –est, dans la communauté bouddhiste et Tibétaine. Le stupa a mis son habit de lumière pour notre arrivée, c’est la fête à Bodnath. J2 Bus pour Khudi Bus pour Khudi, au départ du trek classique du Tour des Annapurnas, mais aussitôt nous bifurquons vers l’ouest et le ton est donné : into the Wild. Mieux qu’un documentaire National Geographic, il y a les quelques six heures de bus de Bodnath à Khudi. Plus les paysages défilent à la fenêtre, plus les corps s’assoupissent dans le « crêp’shaker » coloré qui trimbale toute l’équipe, avec laquelle, soubresauts aidant, nous ferons vite connaissance : 11 porteurs et leur chef, 3 kitchens boys ( Lakpa -court-partout, Raju monsieur kérosène, et Bikach l’étudiant), Ram le cook magicien capable de transformer un poivron en farci à 4000 mètres d’altitude, Narish- tout-sourire, et Dawa notre ange gardien collecteur de plantes. Tacta, guide-chemin, sera recruté un peu plus haut. MERCI à tous pour votre bienveillance. Notre équipe de porteurs, sans qui le trek n’existerait pas . J3 Kartik Kartik 14, 2075, premier jour de marche d’une série de 15. De Khudi ( 805m) à un très beau camp vers Nayun ( 2150m), proche du poste de santé de Ghanpokhara. Déniv + 1350m Déniv – 100m Total hors pauses 5h15, avec pauses 7h30. Khudi ( 805m) / Simpani ( 1300m) : 2 heures de montée raide pour le village de Simpani, puis encore une heure toujours aussi raide pour le lunch à 1440m. Nous ne savons pas encore que toutes les montées seront raides, tout autant que les descentes ! Les sentiers sont anciens, faits et adaptés aux locaux, ce ne sont pas des GR tracés pour la randonnée, mais des voies de communication entre villages, alpages, champs. L’am 2h15 pour le village de Ghanpokara ( 2070m) et 15mn pour le camp au-dessus du village ( le « cactus » pour les intimes). Le long d’une crête boisée, nous profitons des premières vues sur le massif du Manaslu à l’est, tandis que le Lamjung pointe déjà le bout de son nez. La montée est un peu exigeante pour nos porteurs, qui récupéreront demain. Nous découvrons une succession de vrais villages gurungs tous plus charmants les uns que les autres. La population gurung est une des plus importantes dans cette zone des Annapurnas. Il s’agit d’une ethnie tibétobirmane de culture bouddhiste fortement tintée de chamanisme, mais à la différence du Khumbu par exemple, les manifestations de ferveur religieuse sont très discrètes. Les Gurungs ont aussi pour particularité de vivre dans des habitats groupés de grande taille. Leurs potagers nous ravissent. Les fruitiers étant peu nombreux au Népal, le verger de kiwis est inattendu. Nous traversons Ghanpokhara, où une maison ronde daterait d’il y a plus d’un siècle. J4 de Ghanpokhara ou Nayun ( 2150m) à Bhujung ( 1650m) Déniv +, 500 m 2 heures de montée seulement aujourd’hui pour le très beau village de Bhujung, le long d’une piste poussiéreuse, et un camp à 1770m au-dessous de l’école. Pas d’eau au camp, mais au village. Bhujung est le plus beau village du séjour, et un de nos meilleurs souvenirs. Un gros bourg de moyenne montagne où la vie s’écoule en marge de l’activité du trekking. Nous sommes très bien reçus par les locaux, tous ouverts et bienveillants. Nous visitons seuls les plantations de thé, il n’y a personne sur place pour nous donner des explications. Nous nous rendons dans les bureaux de l’ACAP, où faute de pouvoir acheter du thé et du miel, on se voit offrir une tasse de thé vert local. Nous y visitons l’exposition, avec les commentaires des préposés qui sont tous motivés par leur poste. La seconde récolte du miel sauvage, ce sera, nous dit-on, le mois prochain. Narish part à la recherche d’un guide – chemin qui connaisse les lacs d’altitude que nous souhaitons explorer, et l’ACAP lui permet de rencontrer Tacta, discret et efficace, qui fera chemin avec nous. Il est allé aux lacs il y a quelques années avec ses moutons. J5 de Bhujung ( 1650m) à Mouidou Karka ( 2878m) clairière en pleine jungle. Déniv +, 1300m. 4h45 de marche effective, dont 3h15 le matin. Mauvais départ, Tacta avait probablement l’intention de couper, mais ce n’était pas la meilleure option. Nous voilà à traverser une végétation inextricable pendant 45mn, avant de rejoindre le bon sentier-escalier qui monte tranquillement vers le village. Le lunch s’installe enfin dans un karka à une échancrure à 2400m sur la longue crête orientée nord sud. Des panneaux indiquent la direction de Duthpokhari, le « lac de lait » que l’ACAP nous a montré sur youtube ! C’est apparemment une destination plus courue que nos deux petits lacs tant attendus. Un darmasala permet l’abri à notre équipe de cuisine, car déjà la brume est au rendez-vous. Bûcherons et bergers étaient là il y a peu, le feu est encore actif. De là après le lunch, nous empruntons le

Le Haut Mustang secret

Le Haut mustang Secret 16 jours de marche au Népal Notre aventure en quelques chiffres 22 jours de voyage 16 jours de marche 2 nuits sous tente, les autres chez l’habitant de 5 à 7h30 de marche par jour  4600 environ altitude max ( nous sommes au pays des « environ » , et des « peut être »)  2736 altitude mini 4 joyeux trekkeurs : Marie-Christine, Eric , Philippe, et Cathy pour vous servir 3 joyeux Népalais : Dal le guide, Suresh son assistant, et Sushil le mûletier 3 extraordinaires petits chevaux : Lata, Kali et Kancha Difficile de mettre la barre plus haut en matière de trek. Mon premier séjour dans le Haut Mustang, je le voulais, tant qu’à faire, … hors du commun ! J’avais donc peaufiné l’itinéraire dans ce sens là avec l’agence locale, qui fut une fois de plus à la hauteur de mes exigences. Tous nos désirs furent exaucés : une aventure insolite, hors des itinéraires classiques comme à mon habitude, saupoudrée de rencontres fortuites ou suscitées, dans des paysages uniques. Voyez plutôt.